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En bref, l’histoire
du Congo est caractérisée par une absence criante de mémoire.
L’Institut pour la Mémoire au Congo (IMC) contribuera à remédier à cet
état de choses en s’occupant et en faisant le compte des atrocités du
passé.
Dans l’opinion publique, congolaise et autre, les relevés crédibles des
atrocités commises par l’appareil étatique se retrouvent dans des écrits
occasionnels des auteurs non congolais : « Au Cœur des ténèbres » par
Joseph Conrad en 1902, « Le soliloque du roi Léopold » en 1905, « Red
Rubber : l’histoire du commerce florissant des esclaves du caoutchouc au
Congo dans l'an de grâce » de Edmund Morel en 1906, « Le crime du Congo
» par Arthur Conan Doyle en 1909 et « Le fantôme du roi Léopold » par
Adam Hochschild en 1998. Seulement un petit nombre d’auteurs belges et
congolais, à savoir Isidor Ndaywel è Nziem, Jan Vansina, Marc Reynebeau
and Guy Vanthemsche, ont dénoncé une tendance révisionniste de
l’histoire coloniale. Ces œuvres, limitées mais vibrantes, ont contribué
à maintenir une tradition de révéler la vérité face aux machineries de
l’Etat au silence.
L’IMC place son intervention sous le sceau de relevé, préservation et
établissement de la mémoire. La préservation ainsi que la vulgarisation
les sources des atrocités du passé constituent notre préoccupation
principale. Nos archives convergeront les innombrables sources primaires
qui document le passé. Etant donné que nombreuses sont ces sources qui
sont logées en dehors du Congo, il est crucial de les rendre accessible
sur internet, en format digital. Les archives locales constituent aussi
des sources précieuses et doivent de ce fait faire l’objet d’attention
particulière de sorte qu’elles ne se détériorent pas, ne disparaissent
pas soit par vol ou par subtilisation.
La deuxième préoccupation de CMI est de créer des forums permettant aux
gens d’exprimer, de partager et de documenter leurs mémoires
personnelles. Ce projet considère l’histoire du Congo comme une
tapisserie des narratives et non pas une seule histoire vraie. Compiler
ces narratives impliquera faire le relevé et l’archivage des mémoires
personnelles, puis les partager avec d’autres personnes au Congo aussi
bien qu’en dehors du Congo. CMI s’évertuera à devenir le reposoir
d’archives vivantes, constituées de mémoires inédites de ceux qui ont
souvent été réduits au silence.
L’archivage des mémoires sera l’objectif central de l’IMC. Cependant
l’institut sera également aux prises avec les acteurs contemporains -
gouvernements, compagnies multinationales et autres organisations non
gouvernementales - dans une perspective de dialogue sur le passé du
Congo. Ce rôle consistera plutôt à faciliter les discussions sur des
actions orientées vers le futur, et non pas de les prescrire.
Les archives d’IMC offriront une source originale que d’autres
institutions pourraient utiliser pour apporter des solutions dans la
région. Mais il est fondamental - avant qu’une nouvelle culture
politique et des relations avec des acteurs étrangers soient solidifiées
– les causes du passé violent doivent être décortiquées et prises en
considération.
Travailler sur les mémoires, à travers le partage des archives,
constitue une base pour atteindre les buts ci-haut décrits.
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